[To Tech Away] Boîtes noires et gilets jaunes

Depuis quelques semaines, après l’annonce de la hausse du prix du carburant, de nombreux mouvements sociaux ont été lancés dans plusieurs villes de France. L’annonce du gouvernement n’aura été qu’un élément déclencheur de la colère de nombreux citoyens : les gilets jaunes regroupent en effet de très nombreuses causes, qui varient selon les zones géographiques, et les milieux sociaux dont sont issus les individus prenant part aux manifestations. Cette pluralité de sujets entraîne une problématique nouvelle : le dialogue est particulièrement difficile entre les institutions publiques et les manifestants. Comment en sommes-nous arrivés à une telle confrontation, sans fil conducteur de négociation ?

Pour Fabrice Epelboin, enseignant à Sciences Po et expert cybersécurité, les gilets jaunes ne sont pas un mouvement social, mais une multitude de revendications mêlées les unes aux autres, et rendues inaudibles, les groupes de manifestants s’étant formés sur les groupes Facebook, de façon indépendante. Le processus a été facilité par les changements réalisés dans les algorithmes mettant en avant les informations locales, publiées dans les réseaux des utilisateurs. Si le mouvement a débuté autour de la contestation des prix du carburant, la multitude de groupes et le mode de communication simplifié de Facebook (via des vidéos virales et des images) ont mené à des mouvements bien plus amples, sans réel fil conducteur. Parmi les nombreux dialogues qui ont lieu en ligne, quelques représentants ont été désignés.

Tout cela confirme également une tendance lourde : les réseaux sociaux sont les premières sources d’information, pour de plus en plus de personnes. Facebook est d’ailleurs le premier réseau utilisé pour diffuser de l’information en France. En réalité, les contenus en tant que tels ne sont plus les vecteurs d’influence : tout en est remis à la façon dont les médias diffusent leurs informations. Le meilleur exemple dans ce contexte est Brut, vidéos donnant un contexte et quelques informations, plébiscité notamment sur Facebook. Pendant les manifestations, Brut a su adapter sa diffusion d’informations : des vidéos prises sur le vif pour permettre à tous de s’exprimer et éviter la polarisation du débat . D’autant plus que de nombreuses fausses informations circulent sur les réseaux sociaux. Pour l’heure, après le drame au marché de Noël de Strasbourg, les théories du complot vont bon train, et sont notamment largement diffusées dans les réseaux des gilets jaunes. Le risque est parfaitement identifié : que les informations se mélangent et donnent lieu à de nouveaux mouvements violents.

Alors comment faire face à cette crise ? L’enjeu pour les médias est de continuer à rendre accessible l’information aux individus, pourtant, les bulles de filtres, notamment sur Facebook, rendent difficile la prise de distance par rapport à l’information. La formation d’un esprit critique face à ces plateformes est directement liée à l’acculturation aux pratiques numériques et à la compréhension des mécanismes mis en place. De nombreuses initiatives voient le jour pour former les jeunes générations au numérique, comme EduClever qui aide les enseignants à intégrer le numérique dans l’éducation des plus jeunes. Des outils sont également à disposition, comme AFP Factuel, compte Twitter et blog de fact-checking permettant de vérifier la véracité des contenus circulant sur Internet. Pour la suite des événements, un débat national devrait avoir lieu, sous la houlette de Chantal Jouanno, présidente de la commission nationale du débat public.

Facebook : Jekyll & Hyde

Des nouvelles de Facebook, avec cette fois-ci près de 7 millions d’utilisateurs dont les photos ont été rendues accessibles pour des applications demandant l’accès à une partie de photos postées sur le réseau social. En parallèle, Facebook s’organise pour redorer son image en allant à la rencontre des individus, en installant des boutiques éphémères.

Google face au Congrès

Une nouvelle fois, Sundar Pichai, CEO de Google, a été convoqué par le Congrès américain. Quelques heures passées à répondre aux questions des politiciens n’ont mené à aucun réel résultat sur les questions de fond. Le manque cruel de connaissance des représentants en matière de numérique mène à des interrogations hors contexte, comme une question posée au sujet d’un produit Apple à Sundar Pichai.

Taxer les GAFA

L’Europe imposera dans les années à venir une taxe destinée aux GAFA. Les pays de l’Union Européenne proposant des fiscalités toujours plus avantageuses aux géants de la tech pour les attirer sur leur territoire, les écarts mènent à des taux d’imposition très faibles. Pour la France, c’est dès début 2019 que la taxe sera mise en place, le Premier Ministre évoque déjà 500 millions de recettes l’an prochain.

Bento noir

Apple News, le plug in qui constitue une source de trafic sur les sites d’informations aux alentours de 25%, fait parler de l’opacité de son algorithme qui pousse les différents articles aux utilisateurs.

Intelligence artificielle : L’UE s’engage

L’Union Européenne annonce débloquer 20 milliards d’euros pour la mise en place d’un plan dédié au développement de l’IA. Actuellement, la Chine domine le secteur, l’Europe étant en retrait sur ces questions. La France a annoncé quant à elle l’investissement d’1,5 milliards d’euros pour conserver sa place dans la course.

Blockchain, bloc par bloc

On vous propose une explication du mythe de la blockchain, par l’unique Edward Snowden.

Ground control to Major Tom

La sonde InSight, qui a atterri sur Mars le 26 novembre dernier, a envoyé aux scientifiques le premier son enregistré sur Mars . Première communication qui va permettre de comprendre comment la planète a évolué au fil des années, la formation des sols.

Reconnaissance faciale X Taylor Swift

Les services de sécurité d’un concert de Taylor Swift en Californie ont utilisé des technologies de reconnaissance faciale pour repérer les harceleurs de la chanteuse… A l’insu du public.

Trésor musical

Tencent Music, le service de streaming musical chinois est entré en bourse avec une levée de fonds par IPO de près d’1,1 milliards de dollar. C’est la valorisation la plus conséquente du groupe Alibaba.

Podcast

Mathieu Gallet, ancien directeur de Radio France, lance sa plateforme de podcast Majelan, et lève 4 millions d’euros pour l’occasion !

Les humains de la tech

En Chine, c’est la seconde arrestation d’un citoyen américain qui a été annoncée cette semaine. Après l’ex-diplomate Michael Kovrig, c’est l’entrepreneur Michael Spavor qui a fait l’objet de soupçons en Chine. Les arrestations surviennent à la suite de l’arrestation et la libération sous caution de Meng Wanzhou, numéro 2 de Huawei. Les pays semblent se renvoyer la balle, pour des raisons de compétition commerciale, relancée l’été dernier avec la hausse de 25% par les Etats-Unis des tarifs douaniers d’importations chinoises. Dernièrement, la mesure a également mené à l’interdiction des iPhone Xs et Xr sur le territoire chinois.

Employés et dirigeants

Les employés des géants de la tech rémunérés en parts de l’entreprise ont initié des actions pour changer le comportement des dirigeants ; des actions en faveur de l’environnement ont été mises en place par Google et Amazon. Si les demandes ont très peu de chance d’atteindre le haut de la hiérarchie, des discussions ont tout de même émergé en lien avec les employés.

Hardware club

Cette société située à mi-chemin entre le fond d’investissement et l’accélérateur de start-up a annoncé avoir terminé un premier closing de 50 millions de dollars. Présent à Paris, San Francisco et Tokyo, le fond est tourné vers les innovations intégrant hardware, software et système d’IA).

Finalcad

Le spécialiste de la transformation numérique du domaine de la construction – membre de Cap Digital – a réalisé une levée de fonds de 40 millions de dollars. L’objectif : se développer en Europe et en Asie et développer une plateforme d’analyse de données dans le but de fournir des indices de prédiction.

Happytal

La start-up, membre de Cap Digital, présente dans 72 hôpitaux français pour améliorer la qualité de vie dans les établissements, lève 23 millions d’euros. Après l’obtention du Pass French Tech, l’objectif est au développement en Europe.

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